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Salut à toi,
J’espère que tu vas bien et que ce confinement un peu plus léger que le précédent se déroule bien pour toi. De mon côté, j’en ai profité pour faire une petite pause : le rythme hebdomadaire habituel de Soba reprend dès cette semaine.
Lors du numéro précédent, on avait vu qu’il existait une alternative aux 2 choix cornéliens classiques de tout investissement : “gérer toi-même et devoir choisir” ou “confier ce choix à un professionnel”. Il y a une alternative, appelée ETF ou tracker, qui te permet d’avoir des résultats supérieurs à la moyenne des professionnels, sans avoir de longues lectures à faire et sans te prendre plus de quelques minutes par mois. Bref avoir le meilleur des deux mondes! Je te remets le lien de l’épisode qui en parle si jamais tu l’avais manqué.
Maintenant comment les choisir ? Tu vas voir c’est plus simple qu’il n’y paraît ! 🙂
Bonne lecture à toi
Guillaume
Un tout petit peu de technique
C’est un petit point de détail mais qu’il est important que tu comprennes. La semaine précédente, on avait parlé des indices comme par exemple le S&P500 : ce dernier étant composé des 500 plus grandes entreprises américaines. Un ETF qui va répliquer le S&P 500 va avoir le choix entre plusieurs types de méthodologie.
La réplication directe ou physique
Dans ce cas, la société (que l’on appellera émetteur) qui vend le tracker possède l’ensemble des sociétés qui compose l’indice, c’est à dire dans notre cas les 500. Autrement-dit, à chaque fois que tu achèteras une part de tracker, l’émetteur achètera 500 actions.
C’est la méthode la plus courante et la plus classique : l’émetteur détient les actions directement (d’où le nom). Pour te donner un ordre d’idée les frais sont de l’ordre de 0,05 à 0,2 % par an, ce qui n’est vraiment pas grand chose (comparé au 2-3% des fonds classiques).
A noter qu’il y a des indices qui sont composés de plusieurs milliers de société (plus de 8000 pour l’indice le plus large). Dans ce cas, acheter les 8000 actions peut être compliqué et pas nécessairement optimisé : certaines sociétés émettrices d’ETF choisissent alors une portion de ces 8000 et “s’arrangent” pour respecter la valeur de l’indice. On parle alors de réplication physique partielle si jamais tu entends le mot. L’avantage pour toi c’est que ça te revient encore moins cher dans ce cas. 😉
La réplication indirecte ou synthétique
C’est une méthodologie moins fréquente dans le monde, mais très utilisée en France, tu vas vite comprendre pourquoi. Dans ce cas de figure, la société émettrice achète des actions, mais qui ne sont pas nécessairement dans l’indice. Elle va ensuite échanger la performance de cette dernière contre celle des actions de l’indice qu’elle est sensée suivre : on appelle cela un swap, littéralement un échange. Ce qui va lui permettre au final de répliquer correctement son indice.
Reprenons l’exemple du S&P500, un tracker à réplication synthétique va choisir d’acheter une action Total pour l’échanger contre une action Apple via la technique du swap décrit au dessus. Ce qui va lui permettre de bien suivre l’évolution de l’indice S&P500, en répétant le processus pour chaque action de ce dernier.
Cette méthode a comme inconvénient de couter un peu plus cher en frais de gestion, de l’ordre 0,3-0,5 % par an, ce qui reste faible.
Elle a par contre un énorme avantage : il est possible d’avoir des ETFs synthétiques suivants des indices non européens dans ton PEA. Souviens toi le PEA a été fait à la base pour investir sur des actions européennes, mais avec la technique du swap, la société est considérée, dans mon exemple, comme investissant en France.
Cela te permet d’optimiser tes performances en choisissant les ETFs que tu souhaites tout en bénéficiant du cadre fiscal très avantageux du PEA, bref de manger à tous les râteliers. 😇
Ok cool, mais comment je les choisis maintenant ?
Pour choisir tes ETFs, les critères de choix sont assez simples. D’un manière générale, en investissement il vaut mieux rester le plus simple possible : rentrer dans la complexité ne pas vraiment jouer sur tes performances à long terme. Ce qui compte c’est de te simplifier la vie pour que ta stratégie d’investissement soit la plus facile à suivre et ainsi d’éviter de faire des erreurs. Souviens-toi du passage sur la psychologie de l’investisseur du numéro précédent.
Un exemple chiffré te permettra de comprendre plus facilement. Il est plus efficace de passer d’un fonds de gestion classique qui te prend 2-3% de frais de gestion à un ETF qui t’en prendra 0.4 %. Plutôt que de passer plusieurs jours à chercher des combinaisons de plusieurs ETFs qui vont te faire passer de 0.4% de frais de gestion à 0.3%. Le premier cas ne te prendra que quelques minutes pour diviser par 5 tes frais alors que le second plusieurs heures pour une diminution quasi-inexistante. C’est une meilleure utilisation de ton temps, qui ne l’oublie pas, est ta ressource la plus précieuse!
Revenons aux critères de choix d’un ETF, lors de ton choix tu devras regarder les éléments suivants. Un bon ETF doit avoir :
Un encours suffisant, c’est à dire ayant un volume assez large pour que tu puisses acheter et vendre lorsque tu le souhaites. Idéalement supérieur à 100 millions d’euros.
Les frais de gestion les plus faibles possibles: maximum 0.5% de frais de gestion annuels
Etre synthétique pour être éligible au PEA (=si tu veux le mettre dedans) ou physique (par exemple pour investir dans d’autres monnaies)
On va construire ton portefeuille la semaine prochaine donc on y reviendra mais d’autres critères peuvent jouer comme la taille de la part de trackers (c’est à dire son coût) : en effet si tu veux investir 100€ par mois il est difficile de le faire avec des trackers valorisés à 400€ !
Ma sélection perso
Je vais te donner les 2 types d’ETFs que j’utilise le plus et qui selon moi devraient faire partie de toute stratégie d’investissement.
Les ETFs MSCI Word
L’intérêt d’un ETF qui réplique l’indice MSCI World est que cet ETF va répliquer l’évolution boursière des plus grandes entreprises des pays développés : Etats unis, Europe, Japon, Israël, etc. Avec un seul des deux ETF que je vais te donner, tu couvriras 75% de l’activité mondiale en bourse. Comme si ça ne suffisait pas, ils sont accessibles au PEA, du fait de leur réplication synthétique, ce qui les rend encore plus avantageux.
Quelques explications :
l’acronyme UCITS veut dire que tu peux l’acheter via un marché européen
Je te donnerai entre parenthèses le code de recherche, ce qui te permettra de le retrouver plus facilement
La valeur de la part n’a aucune importance, ce qui compte c’est l’évolution de l’indice de référence. Par exemple si l’indice augmente de 10%, les deux ETF du dessous augmenteront dans les mêmes proportions.
Amundi MSCI World UCITS ETF (CW8)
Cours actuel 323,68€
Frais 0,38%
Actifs du fond > 1,2 milliards d’€
Lyxor PEA Monde (MSCI World) UCITS ETF Capi (EWLD)
Cours actuel 19,59 €
Frais 0,45%
Actifs du fond > 3 milliards d’€ (en incluant le même ETF en format non PEA)
Pour te donner une idée de la performance : les deux ont quasiment doublé sur les 5 dernières années. Pas mal pour un ordi non ? 😉
Les ETFs S&P 500
Vanguard S&P 500 UCITS ETF (VUSD)
Cours actuel 68,69$
Frais 0,07%
iShare S&P 500 UCITS ETF (CSPX)
Cours actuel 364,57$
Frais 0,08%
Les actifs des deux fonds sont de plusieurs milliards (>500 milliards de dollars pour celui d’iShare). La performance des deux est également de 100% sur les 5 dernières années (= ils ont doublés). Ce qui n’est pas étonnant car l’indice MSCI est composé à 55% de capitalisation américaine qui correspond dans en grande partie à l’indice S&P 500.
Ils ne sont pas éligibles au PEA à cause de la réplication physique mais ont un énorme avantage, c’est d’être cotés en Dollars ($) ce qui te permet de diversifier également au niveau des devises. Il faut également savoir que le marché américain tend à sur-performer le reste de la bourse mondiale.
Conclusion
En résumé, tu peux retenir :
La différence entre réplication synthétique et réplication directe
L’intérêt de l’indice MSCI World
Si tu souhaites commencer à regarder pour investir, le plus simple est de chercher tes ETF directement sur le site de ton courtier (Degiro ou Binck-Saxobank si tu as choisi comme moi 😊 ). Tu peux aussi les chercher via Morning-Star, ou même Boursorama.
À la semaine prochaine pour commencer à construire ton portefeuille!
PS : N’hésite pas à répondre à ce message en me laissant tes impressions ou un sujet que tu aimerais voir aborder, ça me permettra de savoir ce que je peux faire pour que la newsletter te soit la plus utile possible ! La newsletter sert aussi à engager la conversation alors profitons-en pour échanger et apprendre ensemble, je réponds à tout le monde.
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